- EAN13
- 9782490385201
- ISBN
- 978-2-490-38520-1
- Éditeur
- Isabelle Sauvage
- Date de publication
- 24/06/2021
- Collection
- PRESENT (IM)PAR
- Nombre de pages
- 88
- Dimensions
- 20 x 14 x 0,5 cm
- Poids
- 124 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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16.00
On a d’abord envie d’ouvrir le dictionnaire pour entrer dans Kryptadia, titre énigmatique, crypté. Les « choses cachées », donc ; la cave, endroit reclus et souterrain. La caverne de Platon, auquel Anne Malaprade « désobéit », en y restant. Caverne camera obscura : « Tu allumes ton cinéma intérieur », « c’est une première scène pour écrire ». Le livre se clôt sur trois définitions, celles des mots « ambre », « ombre » et « femelle », qui tout au long des pages sont associés au mot « femme » — et qui ont en commun le m de « maman » : femme sans ombre, femme ombrée, femelle d’ombre, ombre femelle, femme / femelle ambrée, la femme et son ombre, l’ombre d’une femme… C’est le féminin qu’Anne Malaprade est allée interroger (une nouvelle fois) dans la grotte, les « poupées enchâssées » dans ces termes. Or pour toutes, « ça s’effondre ».En de « petites proses cadrées », comme elle le dit si justement, et deux poèmes, contrepoint ou épilogue (le dernier, à l’origine du livre), l’autrice arpente des scènes obscures, toutes de pulsions et d’inconscient, pleines de ces « choses cachées », où ces figures féminines se confondent en leur corps emmuré, vulnérable, mais aussi investi de désir, sensuel et « flambé », nées « d’elle[s] même[s] depuis la sauvagerie d’une mère quatre pattes », « enchaînées depuis l’enfance aux cous et cuisses des hommes ». Il faut du courage, il faut extraire, fouiller, « astres et désastres », parce que « personne ne vient à bout d’une lignée, ambre et ombre, femme et femelle », parce qu’il faut prendre « le risque du poème : les poumons déchirés par le son personne ».Kryptadia est un livre de chair, à l’« écriture électrique », où crépitent les inventions de langue, où pulsent un rythme et une syntaxe affolés : « Lettres décisives, et profusion de signes, tout sens perdu, et sens à l’envol. » Anne Malaprade le rappelle en citant Reverdy : « maintenant prenez garde, les mots sont à tout le monde, vous êtes donc tenus de faire des mots ce que personne n’en fait ».
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